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mercredi 1er juillet 2009
Compte-rendu de l’atelier du 18 septembre 2008, au CPIE de Gâtine Poitevine – Coutières.
COMPTE RENDU DE L’ATELIER
Les attentes des participants : développer cette thématique, identifier les pratiques, les attentes des praticiens, se former à la musique verte et bricolée, développer une approche inter-générationnelle, intégrer la musique verte et bricolée dans ses savoirs-faire, rencontrer, échanger, apprendre avec d’autres, curiosité et envie d’apprendre...
Qu’est-ce qu’on entend généralement par musique verte ? Quel champ sémantique ce nouveau concept - véhiculé depuis le milieu des années 70, notamment par l’ouvrage de Christine Armengaud - recouvre t’il en réalité ? Les mimologismes par exemple, pour ce qui touche à l’ethno-ornithologie, font- ils partie ou non du propos ?
Des ouvrages plus ou moins spécialisés d’une qualité très inégale, tant sur le plan des sources que des perspectives pédagogiques qu’ils offrent, fleurissent depuis 10 ou 15 ans en empruntant ce néologisme.
En d’autres termes, doit-on se limiter absolument à un propos musical et ce, à partir d’éléments strictement végétaux ? Comment ne pas se confiner dans une vision trop romantique de l’idée, tout en utilisant au maximum son réel potentiel ludique et vulgarisateur ?
Site Internet de Dominique Gauvrit
L’origine du projet
un festival en milieu rural sur un territoire plus ou moins hostile à la culture
un territoire où la culture est synonyme de patrimoine
une volonté personnelle de partir à la découverte de ces pratiques musicales
une rencontre avec Dominique Gauvrit, Yves Pacher et l’UPCP-Métive
l’envie d’un événement attractif pour toutes les générations, sans cloisonnement de celles-ci.
L’adéquation entre le projet et le territoire : un contexte très favorable
Un Pays qui a besoin de communiquer sur ses nouveaux sentiers pédestres
inauguration du sentier des lavoirs mai 2004 : besoin de commémorer le 1er anniversaire du sentier des lavoirs
l’événement n’était pas perçu comme festival mais comme animation.
un sentier doté d’un atelier de jouets buissonniers animé par une association locale.
pas de Printemps de l’environnement en Loudunais en 2005
une nouvelle municipalité.
Un projet attractif pour les élus et l’animateur patrimoine
Action peu coûteuse (peu de technique, artistes en Poitou-Charentes, des bénévoles professionnels)
un artistique qui ne dérange pas
un site d’exception (eau, nature, patrimoine bâti,…).
Publics ciblés
Public de proximité (familles, dimension rurale). Volonté de mêler les générations, de créer du lien. Échec du côté du monde enseignant jusqu’en 2008. Difficulté de faire venir les gens en Loudunais.
2008, 4ème édition : l’objectif est enfin atteint !
Sont venus : des enseignants, des locaux de Moncontour (commerçants, agriculteurs, élus, habitants, …), des personnes âgées, des responsables associatifs locaux, des organisateurs de festivals, des acteurs culturels des environs,…de nombreux enfants.
Fréquentation 1300 à 1400 personnes. Communication optimisée auprès des scolaires, des services sociaux (ANPE, Maison départementale des personnes handicapées). Site Internet du festival Les Dives buissonnières
Cf. bibliographies en pièces jointes du GRAINE Poitou-Charentes, de Dominique Gauvrit et de l’association LAETA, complétées par les ouvrages apportés par des participants de l’atelier.
bibliographie du GRAINE PC
bibliographie de l’association Laëta
bibliographie de Dominique Gauvrit
Fabrication d’un pipoir : cf. fiche technique de fabrication
Présentation de l’objet : les appeaux figurent parmi les plus anciens instruments de musique. Nos lointains ancêtres de la préhistoire ont progressivement appris à attirer vers eux des gibiers convoités et aussi, comment faire fuir d’autres catégories d’animaux moins désirables (voire même leurs voisins humains), en produisant des sons.
On peut penser en toute logique, qu’au début, on imitait le cri, le chant de certains animaux en utilisant notre corps, dont la bouche et la voix notamment.
Et progressivement, on s’est mis à utiliser des instruments trouvés tout faits dans la nature (cupules de glands, feuilles et coquillages divers, etc.). Puis, nous avons inventé les outils et techniques qui nous ont permis d’abord de modifier un peu les matériaux bruts. Enfin, on a conçu et fabriqué entièrement des corps sonores tout à fait adaptés à leur(s) fonction(s).
Bien que la chasse ne soit plus une nécessité absolue et que nous sachions désormais nous procurer les protéines animales d’une autre manière, des appeaux sont cependant toujours utilisés pour certains types de chasses. Il peut paraître étonnant de voir, de nos jours, des enfants sachant produire des bruits, des sons en utilisant des techniques extrêmement anciennes apparentées à celles utilisées pour la chasse, mais ce n’est plus que par simple jeu. Ainsi en est-il probablement de celui qui consiste à produire un bruit en soufflant sur une herbe tenue entre les pouces. C’est une sorte de pipoir.
Appeau, serait « une forme de singulier rétabli à partir du pluriel des noms en -el : un appel, des appeaux, un appeau. » (d’après Raymond Jacquenod - Nouveau Dictionnaire Etymologique Marabout). Appeler, nous vient du verbe latin appellare qui a d’abord signifié s’adresser à quelqu’un (par un cri, des paroles) et plus spécialement au XIIème siècle pour invoquer (Dieu, les Saints) et faire venir par la voix. […] Par extension, on appelle quelqu’un du geste, des yeux et, de nos jours, à l’aide d’un instrument, notamment le téléphone (d’après A. Rey). Pas si étonnant que ça finalement car on sait que les enfants peuvent véhiculer des savoirs et pratiques très archaïques, oubliés des adultes mais qui ne subsistent plus parfois que sous forme de jeux (le jeu d’osselets, hochet, …).
Objectifs :
manipuler un couteau
reconnaître des végétaux
s’amuser
savoir fabriquer un instrument de musique verte
s’entraider
Public :
tout public
enfant à partir de 8 ans – cycle 3
public spécialisé, exemple sourds
pratique inter-générationnelle
Difficultés, limites :
l’utilisation du couteau
posséder du bon matériel
ne pas trop fendre la branche de fragon
trouver les végétaux adaptés
Intérêts :
rapide, simple, efficace, gratuit
on peut élargir vers d’autres sujets : la botanique, l’ornithologie...
Fabrication d’un hochet en jonc : cf. fiche technique de fabrication
Présentation de l’objet
Dans un premier temps, on a utilisé du tout fait, par exemple des fruits séchés dont les graines percutent les parois internes : cucurbitacée (Cucurbita lagenaria), gousse du flamboyant (Delonix regia, comme à Madagascar), …
Puis on a transformé et assemblé des éléments naturels : carapace de tortue, œuf, tressage de jonc ou de paille. Munis ou non d’un manche ou enfilé sur une ficelle ; on a introduit dans la cavité des graines, billes de terre cuite, coquillages …
Et enfin, il existe des hochets entièrement manufacturés, comme les sistres dont jouaient déjà les prêtresses des temples pour accompagner des danses sacrées dans l’ Egypte ancienne, où ils prenaient alors souvent la forme du “ankh”, capteur d’énergie vitale.
Sorcellerie, rituels du chamanisme, instruments accompagnant les danses de guerre, les rites magiques, saisonniers, mortuaires, de guérisons, d’exorcismes, …Notre vision occidentale du hochet se réduit le plus souvent désormais à deux acceptions :
instrument de musique, encore que, pour ce dernier domaine, le mot hochet tende à être supplanté par celui de maracas, apport des musiques afro-cubaines et du Jazz dans la première moitié du XXème siècle.
jouet des nourrissons qui, si on y a placé 7 petits cailloux, aura pourtant pu servir à éloigner les mauvais esprits, les maladies du berceau.
Le tressage utilisé pour fabriquer les hochets de jonc utilise la même technique (dite de la vannerie à nappe) que dans certains éléments des bouquets de moissons (ou “corn dollies”, en anglais), réalisés en paille.
Voir http://www.corndollies.co.uk/ à ce sujet.
Objectifs :
manipuler
s’entraider
être patient
travailler sa dextérité et son habileté
Public : enfants à partir de 8 ans, personnes âgées sauf celles ayant de l’arthrose et la maladie d’alzeimer.
Difficultés, limites : Il faut des joncs assez grands, de même taille et qui ne cassent pas, activité à faire en extérieur , varier les éléments à introduire dans le hochet
Intérêts :
fabrication d’un jouet, esthétique
entraide
on peut élargir vers d’autres sujets : la botanique, l’histoire, la vannerie, les milieux humides, la phyto-épuration, l’assainissement, la gestion des zones humides.
Fabrication d’un pipoir : cf. fiche technique de fabrication
Objectifs :
émettre des sons identifiés
apprendre à utiliser des outils
créer un objet sonore
apprendre à assembler
Public :
scolaires
enfants de centre de loisirs
adultes
Difficultés et limites :
utilisation des outils (scie, lime, étau)
tendre le bolduc entre les morceaux de bois
respecter et maîtriser les consignes
préparation du matériel et des outils
pas d’improvisation
Intérêts :
plaisir de créer
épater
s’amuser
résultat concret
Fabrication de guernivèle : cf. dessin portfolio
Objectifs :
prendre conscience de la différence entre des éléments naturels et artificiels
voir l’intérêt de la récupération
créer un objet sonore pour imiter un chant d’animal
découvrir, maîtriser les outils
comprendre une consigne
découvrir des gestes, des matériaux détournés de leur usage premier
Public :
adultes
enfants scolarisés ou en centre de loisirs (groupe d’enfants d’âges différents)
Difficultés, limites :
tension et torsion de la chambre à air
nombre de participants et nombre de postes de travail (voir à faire des demi-groupes)
apprentissage du sciage
Intérêts :
travail en amont avec l’enseignant (récupérer les matériaux quelques semaines à l’avance)
savoir fabriquer, savoir réparer, refaire, tend à l’autonomie
plaisir immédiat de la création de l’objet, d’un son
satisfaction individuelle sur la capacité à réussir une fabrication (qui se garde)
éveil curiosité
a) Cette journée a-t-elle répondu à vos attentes, en tant qu’animateur(trice) ou dans ma structure, dans ma situation actuelle ?
Oui pour 11 participants sur 14 ; partiellement pour 3 participants sur 14.
b) Dans la journée, y a-t-il un acquis significatif en terme de démarche, d’outils pour vous ?
fabrication de grelot
travailler sur l’inter-générationnel
le lien musique/nature et le lien musique/éducation à l’environnement et au développement durable – une nouvelle approche
les outils
faire par soit-même
s’entraider dans la tâche collective
contexte élargi et champs possibles liés à la musique verte et bricolée, culture, ethnologie, inter-génération
transversalité de la musique verte et bricolée
on est tous capable de bricoler, de faire de la musique, ne pas se limiter
on peut tous construire, fabriquer des instruments de musique avec peu de moyens techniques, il faut juste avoir les bons matériaux et le bon matériel
bibliographie intéressante
dimension politique de la musique verte
développer la capacité d’autonomie plutôt que la boulimie de consommation
viser un résultat (individuel ou collectif) et/ par une démarche pédagogique participative et constructive
nous n’avons pas abordé la ou les démarches que l’on peut envisager avec différents groupes sur ce thème
difficulté de pratiquer la musique verte
savoir construire un pipoir bricolé
c) Dans ma structure, quels principes ou quels outils abordés dans la journée est-il possible de mettre en œuvre ?
démarche d’éducation à l’environnement en formation, d’animateur, avec des enfants
construction d’objets, d’instruments pour faire de la musique verte
travailler sur l’inter-générationnel
principes de l’autonomie de chacun, de la liberté, de la création...
les outils abordés dans l’après-midi
la reproduction de sons d’animaux rapides lors d’une balade ou autres
le hochet en jonc
le réseau !
les ateliers, c’est comme le jardin...ça se cultive !
autre approche intéressante de l’éducation à l’environnement
le plaisir d’apprendre
Interroger, discuter des effets pervers d’une politique sécuritaire
les objets crées, un nouvel apport pour ce qui est de la réutilisation des déchets
la normalisation des matériaux pour objet bricolé, parfois nécessité d’acheter au lieu de récupérer pour que chaque enfant ait la même chose
l’entraide
d) Dans cette journée, qu’est ce qui vous a manqué ?
encore plus de pratique
plus de musique verte et bricolée
la réalisation de A à Z de l’outil
voir la nature pour l’utiliser après
plus d’instruments ou d’exemples
une partie en extérieur
du temps d’échange avec les participants
construire d’autres instruments car ça me plait
apprendre à réaliser des jouets
mes chèvres !
plus de temps
e) En un mot : votre état d’esprit en quittant cette journée
Continuer, approfondir cette découverte, do ré mi fa sol la si do game au vert, nourrie, partage, enthousiaste, motivé, satisfait, essayer d’autres instruments, contente, curiosité, plutôt bien, pas assez long, très positif, beaucoup d’échanges, plaisant.