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mercredi 1er juillet 2009
Compte-rendu de l’atelier du 8 octobre 2008, à Echoisy (près de Mansles 16).
Compte-rendu de l’Atelier du GRAINE du mercredi 8 octobre 2008, à Echoisy (près de Mansles 16).
Avec la participation de Katia Jacquel (association Jardin d’Isis), Pascale Aubert (MSA Charente), Anne Richard (association A fleur de marée), et Jean-Baptiste Bonnin (Association IODDE).
Partie 1 : contexte historique de la pratique de la cueillette
Intervention de Katia Jacquel, association les Jardins d’Isis.
Les jardins d’Isis est une jeune association dont les activités sont centrées
autour du végétal et plus particulièrement du végétal sauvage comestible et médicinal.
Pourquoi parler du végétal ? Parce qu’il est fondateur de notre civilisation et le garant de notre survie. Il est urgent de renouer le dialogue, de le considérer comme un être vivant. Et une connaissance purement intellectuelle n’aidera en rien à sa survie. Parce qu’il est constitutif de ma propre histoire et enfance comme d’autres personnes encore mais malgré tout de moins en moins nombreuses.
« L’alimentation sauvage que j’aborde à travers mes activités pédagogiques est un des moyens pour parvenir à cette communion homme/végétal. Le thème choisi “alimentation cueillette” fait plus référence au végétal (on cueille une pomme, on ne cueille pas un animal) et est mis en opposition avec l’animal chassé. Opposition toujours évoquée depuis la préhistoire, la viande a toujours été valorisée. Serons-nous héritiers de la gloire de la chasse qui ne s’applique pas forcément à la cueillette du végétal ? Lors de la préhistoire, 70% de l’alimentation est végétale et le végétal spontané n’a jamais cessé d’intervenir dans la subsistance des sociétés agricoles, végétal exploré dans son ensemble des racines jusqu’aux graines. Peu de végétaux qui n’aient été essayés comme aliment possible au fil des millénaires, peu de graines d’espèces croissant
en masse et au ramassage facile qu’on n’ait tenté de substituer aux céréales.
Cette dévalorisation du végétal au profit de la viande fait date surtout au Moyen-Age. La viande est la nourriture qui “fait bon sang”.
Une classification symbolique des aliments a été établie qui sous-tend et valide la hiérarchie sociale :
Esprit oiseau
Volaille
Veau
Porc
Herbes + fleurs + fruits
Terre Racines, bulbes
La nourriture du vilain lui est convenable par essence. Sa nature grossière requiert des aliments inférieurs. L’aliment végétal est le marqueur d’un état social apparenté à celui des bêtes. Misère et faim rôdent parmi les nourritures de ramassage. Le recours à la plante sauvage est nécessaire après les maladies, le mauvais temps, la dîme, les hivers trop longs…donc souvent lié aux périodes de disette ; le rustre doit sa survie aux céréales : le millet sanguin, la sétaire, consommés en gruaux et bouillies.
Les graminées sauvages sont récoltées en Pologne et en Russie jusqu’au siècle dernier. On a cuit de la même façon des graines provenant d’autres familles que les graminées : oseilles et patiences sauvages (rumex), renouées (le sarrasin en est proche), chénopodes, amarantes. Utilisation de certaines baies pour fabriquer de la farine et certains pains de disette. La cenelle, fruit de l’aubépine, a été largement utilisée, comme le fuit de l’alisier blanc, farine mélangée à celle de l’avoine ou de l’orge. De même fabrication de pains d’écorce du pin sylvestre (Scandinavie), d’hêtres ou d’ormes, utilisation des écorces en-dessous plus tendres. Additifs ou substituts au pain ont eu cours aux périodes malheureuses de l’histoire. Manger les racines, c’est partager la nature des bêtes comme le cochon ou le sanglier, mais sans le flair, qui permet de distinguer ce qui est bon de ce qui est toxique. Toutefois une connaissance a été perpétuée tout au long des siècles par la nécessité. La terre noix, ramassées et consommées jusqu’au 19ème siècle. Racine de panais, de carottes sauvages (la carotte rouge provient d’Afghanistan, introduite en Europe au 14ème s.).
Autre racine de disette : le panicaut, le maceron, autrefois légume cultivé et même des arums, bouillis à plusieurs eaux, réputés poison. On peut supposer une inadaptation progressive de l’homme à certains “aliments sauvages” comparé au robuste estomac de nos ancêtres. L’homme partage avec les herbivores le goût de la pousse végétale : houblon, tamier, asperge, ronce, bryone…Parmi les jeunes pousses, celle qui a traversé le temps est le tamier. Il donne lieu à une véritable razzia toujours dans le Sud-Ouest de la France et l’on voit encore des bottes de “rapounchous” en vente sur les marchés. La bryone est une cucurbitacée toxique dont les jeunes pousses ont été consommées dans les pays méditerranéens. On en vendait sur le marché de Perpignan sous le nom de “carbacine” il y a à peine 30 ans.
En Méditerranée, la salade des champs a gardé beaucoup d’adeptes. Quiconque a suivi le ramasseur méridional a rencontré l’usage non écrit du monde, le savoir simple de la survie, et le lien étroit qui relie le savoir à l’usage. La cueillette a sauvé des vies, complément nutritionnel d’importance surtout pendant la deuxième guerre mondiale. Recours à la salade amère aussi au Moyen Âge comme complément diététique nécessaire. Après l’hiver, après des mois de nourriture monotone sans apport de légumes frais, le corps est en manque de saveurs fraîches, de stimulants digestifs.
La repousse printanière éveille la demande instinctive d’une contribution végétale au renouvellement du sang. L’acide, le piquant et l’amer sont les offres très attendues de la prairie et de la friche. Ce sont les bienfaits physiologiques qui sont mis en avant par les consommateurs de rosettes, outre les plaisirs de la table et de la cueillette.. Le moteur : “se dépurer
le sang”. c’est toujours l’association amer-bile-foie-sang qui régit le processus diético-thérapeutique, le renouveau des sèves tenant lieu d’amorce et de modèle.
Quelque chose en nous qui a toujours perpétué, et souvent à notre insu, la familiarité très ancienne avec l’être végétal, se découvre au sortir de l’hiver.
Jadis ceux qui n’avaient pas de potager allaient chercher dans les champs les ingrédients du potage. Dans les régions de ramassage traditionnel, on fait cuire les rosettes quand les plantes commencent à monter en tige et que les feuilles deviennent trop dures ou trop fortes en goût : laitue vivace, laiteron, la picride, le chénopode. Beaucoup des ingrédients de la soupe aux herbes poussaient au voisinage des lieux habités, sur les terres enrichies par les apports d’azote et de cendres : ortie, mauves, arroches, chénopodes, amarante. Plusieurs ont été favorisées par l’homme, voire cultivées,
comme la mauve aux premiers siècles. Les romains y voyaient un légume laxatif et adoucissant, le remède seul a survécu.. Le chénopode blanc a sûrement eu un statut de légume domestiqué au néolithique. On le consomme toujours au Népal. L’amarante est une de ces plantes anciennement favorisées voire cultivées. Sous le nom de blitons, on a longtemps réuni amarantacées et chénopodaciées sauvages ou plus ou moins domestiquées. Compagnes de l’agriculteur, elles ont prospéré au fil des millénaires dans toutes les situations où elles trouvaient à la fois des terres remuées et des apport en nitrates.
Avec la découverte du nouveau monde, des espèces américaines comme amarante réfléchie sont aujourd’hui parmi les mauvaises herbes le plus communes des sols fumés et décombres. S’il apparaît peu de fleurs aliments sur les tables modernes, il n’en allait pas de même dans le passé. Les anciens et les gens du Moyen-Age prenaient volontiers leurs salades de fleurs variées : mauves, bourraches, souci, violette, pâquerette, pétale de rose. 13 et 14ème s., recettes à base de fleurs où l’aubépine, la rose et le sureau constituent l’ingrédient essentiel. Boutons de pissenlit, de salsifis sont encore confits au vinaigre à la façon des câpres. La capucine, fleur sud américaine fut introduite en Europe comme cresson d’inde : ses fleurs et feuilles, à la saveur proche du cresson étaient mêlées aux salades. En Europe, on savoure les beignets de fleurs d’acacias, la fleur sauvage la plus consommées de nos jours en Europe (toxique par ses parties vertes) il faut cesser d’en consommer dès qu’on voit une ébauche de gousse.
Dans les années de l’après guerre, tradition tzigane sur les corymbes des fleurs de sureau au mois de juin. On appelait les petits : la fée du sureau était passée, il faudrait lui laisser quelques beignets, elle viendrait le savourer dans sa belle robe farineuse alors qu’on serait de nouveau sur la route.
L’attrait pour le naturel est désormais récupéré par la consommation : on voit désormais des fleurs dans des barquettes en plastiques vendues dans les supermarchés. L’histoire nous raconte ce rapport étroit entre misère, faim et la cueillette des plantes sauvages.
Par là-même, la nourriture végétale des paysans resta fortement dévalorisée depuis le Moyen Âge jusqu’au 20ème s. siècle au profit de celle des bourgeois et de leur alimentation plus carnée et de produits raffinés. Le développement industriel et l’exode rural du 19ème s. jouèrent un grand rôle dans l’abandon de l’alimentation traditionnelle car les paysans montés à la ville, devenus ouvriers, s’empressaient d’oublier leur nourriture de misère. Le développement des industries agroalimentaires, nécessitant une réduction croissante du nombre de produits cultivés et commercialisés en grand allait porter
un coup mortel à la diversité alimentaire.
Mais heureusement, les temps changent et les plantes sauvages reviennent à l’ordre du jour. Le citadin en mal de nature n’a plus de réflexe de rejet un peu honteux des habitants des campagnes envers ces plantes de disette, que l’on ne donne même plus aux animaux. Il y a une volonté de retrouver ses racines. Et ce sont souvent les enfants qui par le jeu de la découverte ont perpétué oralement cette pratique traditionnelle de la plante sauvage comestible. Ce sont les trésors cachés dans la terre, dans les arbres ou arbustes que les enfants ont toujours adoré dénicher. Les fruits des bois, l’airelle, la cornouille, la nèfle, la corme, alise en témoignent. C’est une valeur sûre que l’on retrouve dans les yaourts aromatisés aux fruits des bois.
Mes stages et animations participent à ce désir de communiquer cette jubilation d’enfant de manger tout seul dans la nature et d’y trouver un plaisir gustatif certain : amande, arbouse, noisette, gland, cenelle, réglisse, asperges ont fait partie de mon quotidien d’enfant. Enfant et adolescent, je ne passais pas un mois de février sans manger d’omelettes aux asperges sauvages, même à l’école primaire où la législation d’alors était moins contraignante.
Le coût économique que représente la consommation des plantes sauvages n’est pas à négliger et motive aussi les personnes croisées lors de mes stages.
Envie de sortir des sentiers battus quand on sait que 95% des légumes et des fruits que nous consommons sont constitués par seulement une vingtaine d’espèces.
Enfin je pense que la mal-bouffe, les scandales alimentaires (vache folle, ogm..) ont aussi favorisé cette recherche de plus de naturel, de plus authentique dont l’alimentation cueillette fait partie. La découverte des plantes sauvages comestibles et leur dégustation est un moyen et non une fin pour regarder différemment le végétal qui fait partie de notre quotidien ; pour avoir envie de laisser partiellement pousser la pelouse pour y voir tout ce qu’elle peut y receler comme surprise et non plus la considérer comme un prolongement de notre moquette ou tapisserie ; pour arracher et considérer autrement “les mauvaises herbes” ; pour donner envie de respecter ces êtres végétaux vivants, pour y découvrir leur générosité et leur offrande muette ; pour donner envie de dire merci.
L’histoire des plantes est aussi la notre, elle parle de notre lien indéfectible et nous inscrit dans un dialogue qui ne sera jamais rompu mais qu’il est nécessaire d’entretenir pour ne pas oublier que sans elle nous ne sommes pas grand-chose. Il est temps de prendre conscience que sans demande de retour, elle offre beaucoup de ses services. Des animations sur l’alimentation cueillette peuvent peut-être nous aider à ce changement tant attendu par l’ensemble de la flore.
Cette étude a été largement empruntée à Pierre Lieutaghi, ethnobotaniste, humaniste qui a contribué pour une grande part à nourrir mon amour pour les plantes. »
Partie 2 : éduquer à l’alimentation par le goût
Intervention de Pascale Aubert, de la MSA de la Charente.
Rappel des objectifs de l’association, REGALADE, le repas comme outil pédagogique (créée en octobre 2005 à l’initiative de parents, d’agriculteurs, d’équipes éducatives, de cuisinières, d’élus locaux, d’habitants.)
Construire un projet éducatif autour de la restauration collective.
Soutenir l’économie locale en mettant en valeur ses productions de qualité.
Valoriser et renforcer les liens entre les différents partenaires
sur le territoire de l’Ouest-Charente.
Deux niveaux d’action :
soutien aux micro-projets locaux (projets pédagogiques, développement de repas, etc.). Aussi les partenaires engagés et les actions menées sont très variés et s’appuient sur les préoccupations locales.
réflexion et démarche globale (charte de qualité, recensement des producteurs et produits locaux, mise en réseau des acteurs, évaluation).
Les projets sont multiples et peuvent se traduire par des actions très différentes d’un partenaire à un autre : création de jardins, lien inter- générations, découverte des saveurs, découverte des fruits et légumes au fil des saisons, visites d’exploitation, approvisionnement des restauration collective en circuit court…
Ces projets sont inscrits dans les recommandations de santé publique. En effet, en matière d’éducation nutritionnelle, des experts (INSERM et IA) recommandent : en maternelle, la découverte du monde vivant et du goût , et en élémentaire, la découverte d’où viennent les aliments et leur transformation (pain, fromage…). Avec comme « support les jardins potagers et aromatiques, lieu de mixité sociale, lien inter-générationnel et inter-culturel, respect de l’environnement, valorisation des savoirs, activité physique, lien social….tout en améliorant la distribution de proximité » (Lettre de la DDASS : PNNS 2006 2010 message nutritionnel Fruits et Légumes : faire découvrir et donner le goût de la production et de la consommation de fruits et légumes).
Mais l’éducation nutritionnelle ne peut s’envisager sans l’éducation sensorielle et l’éducation à l’alimentation. Le mot alimentation peut désigner :
l’ensemble des aliments consommés donc cueillis, récoltés
mais aussi l’action, la manière de s’alimenter….ce qui revient à s’intéresser à la question de comment mange-t-on ?
Le même bonbon peut être est une cochonnerie dans le distributeur du collège et une friandise dans l’arbre de Noël des grands parents…Manger est un plaisir qui se cultive en même temps qu’il nous construit. Éduquer au plaisir de goûter avec les 5 sens en éveil, en tenant compte, de l’univers sensoriel propre à chacun (regarder, toucher, tâter, caresser, écouter, sentir, goûter, mâcher,
avaler…) de chaque bagage héréditaire, modifié, modulé, élargi par les apprentissages (les aliments voyagent et les modes de consommation évoluent…) de la peur du nouveauté (les OCNI, objets comestibles non identifiés, Nathalie Rigal, La naissance du Goût - Editions Noesis Paris 2000) : que contiennent ces aliments, d’où viennent-ils, comment et par qui ont-ils été
transformés ?, des étapes du développement de l’enfant (sélectivité dans ces choix alimentaires, comme les adultes…).
Pour éveiller à la curiosité sensorielle : la main à la pâte, pour rendre les aliments familiers, faire participer les enfants à la préparation des repas
(toucher, sentir, goûter et faire ensemble, décorer). La prise de contact avec un aliment brut peut également passer par le jardin (planter, voir pousser, cueillir..) et / ou par la découverte de la chimie de la gastronomie.
Mettre les mots sur nos aliments, sur les sensations qu’ils procurent : “Les mots à la bouche” et dépasser le simple Bon / Pas Bon….nommer le plat, les secrets de la recette, son apparence, sa couleur, sa forme, les souvenirs qu’ils génèrent. « Laisser les aliments raconter leur histoire et apprendre aux enfants à jouer des gammes sur l’échiquier sensoriel » Jean Puisais. Le plaisir de découvrir, de s’ouvrir, de partager, concilier plaisir, environnement et santé.
Et maintenant, quelques actions concrètes, auprès d’enfants de maternelle et de primaire, des collégiens, jeunes de MFR et des animateurs saisonniers de Centres de loisirs qui s’inscrivent dans la durée et qui peuvent relever de l’éducation à l’alimentation.
École d’Echallat (50 enfants), projet “Cuisine et jardin” (mat et primaires) démarrage de l’action par :
1 repas de saison en circuit court en 2005, et en 2007 la quasi-totalité des légumes frais livrés en circuits courts et par l’association d’insertion, AAAI de Hiersac (jardin de Cocagne)
intervention des Jardin Isis en 2006 (découverte des plantes sauvages aux abords de l’école)….démarrage, lien, suite ?
ateliers sensoriels, achat de documentation et matériel pédagogique sur l’alimentation et d’un four pour les goûters d’anniversaire
création d’un jardin d’agrément avec des agriculteurs parents ou grands parents bénévoles et un partenariat avec l’association d’insertion.
École de Vaux Rouillac, 30 enfants de GS et CP, “Le jardin des saveurs”, éducation au goût : la plupart des légumes et laitages proviennent de producteurs locaux, les légumes livrés chaque semaine sont observés et étudiés. Chaque matin, les CP lisent le menu du jour à haute voix pour les grandes sections maternelles, et le travail de la cuisinière est expliqué, pour mieux comprendre et apprécier ce qui est dégusté à la cantine + un jardin aromatique + travail “de la farine au pain”.
École de Douzat, (CM), “Dégustation, jardins et forêts”, de la visite d’exploitation, à la plantation d’un jardin avec 1 retraité, à la découverte des arbres et des haies, à la vente de plants dans les familles.
Sur les 3 écoles ci-dessus en Regroupement Pédagogique Intercommunal :
de nombreuses sorties pédagogiques
fabrication de pâtes, travail sur le blé tendre, le blé dur, l’Italie et le peintre Arcimboldo….jusqu’à la visite au Louvre.
un concours de confiture , en 2007, invitant les grands parents, les parents à livrer leurs recettes et à fabriquer des confitures, examinées avec par les CM avant leur départ au collège, les cuisinières et les élus.
en 2008, un recueil de “ce que nous offre la nature” permettant de relier les différents projets de chaque classe et invitant les familles à livrer leur trucs et astuces.
et aussi, des graines semées, des plants éclaircis, repiqués, pour toutes les classes et vendues aux familles pour être repiqués dans les jardins en famille. L’enfant transmet son savoir faire.
Sur Genac, autre école de 80 enfants de la maternelle au CM, “Du maraîchage à l’assiette” : de plus en plus de repas avec des fruits et légumes de saison et en circuit court, des jardins avec récupérateur d’eau et bac à compost (eau et compost près de la plupart des jardins d’école : moyen d’impliquer les élus locaux). Un jardin des couleurs …. Et pour 2007/2008, un projet d’aménagement des locaux de restauration en lien avec les parents d’élèves et la municipalité.
Des rencontres entre des professionnels de la restauration : sensibilisation / formation / action aboutissant sur l’écriture collective d’un document destiné aux parents et élus communaux.
Dans les centres de Loisirs :
repas avec fruits et légumes de saison.
goûters proposés aux enfants en garderie avec implication des bénévoles associatifs, car plus de temps de préparation.
rencontre des producteurs qui fournissent les denrées alimentaires
journée de sensibilisation à la restauration de qualité et de saison en circuit court pour les animateurs saisonniers des centres de loisirs partenaires ( importance du temps de repas et leur rôle dans ce temps éducatif).
Les Collèges et MFR ou Lycée Technique et les CDC, les rencontres sportives : actions en partenariat avec les équipes éducatives, les infirmières scolaires et les professionnels de la restauration (goûter du cross du collège, action
sports santé Citoyenneté, découverte des produits locaux , rencontres d’exploitants avec transformation des produits, animations sur le goût.
Des constats :
les enfants sont ouverts à goûter des nouveautés et peuvent mettre un visage sur le producteur des légumes dégustés, le boulanger, le boucher….la cuisinière.
le jardin est un terrain de découverte pour nos cinq sens, et il permet d’aborder l’alimentation.
Les séquences développent la connaissance de soi, de l’environnement sensoriel, des chaînes alimentaires. Des préjugés se dissipent. Ils sont des lieux de convivialité et de partage, de découverte des individus et des cultures (au sens culturel et agricole). Ils sont aussi des lieux d’égalité pour tous les enfants, le jardin appartient à tous et à chacun à la fois.
A travers ses différentes actions partenariales et locales, Régalade contribue à s’interroger sur différentes thématiques :
à chaque saison sa production : quelles conséquences sur les énergies, les transports, la conservation, la santé.
légumes d’ici, légumes d’ailleurs : quelles conséquences sur les gaz à effet de serre, les emballages, les déchets, les conditions de travail.
emballage ou compostage : quelles conséquences sur les énergies, sur la réduction et la valorisation des déchets.
le commerce équitable de proximité : quelles conséquences en matière de maintien du tissu économique local et du lien (rencontres de producteurs, échanges entre cuisiniers – producteurs - enfants…), en matière de juste rémunération.
micro-projets et lien social, une synergie entre bénévoles, partenaires, générations et projets locaux : quelles conséquences pour le développement d’un territoire, la pérennité des projets, la dynamique locale et l’implication des
habitants, la formation partagée, l’insertion sociale et professionnelle, la solidarité.
le repas comme outil pédagogique : quels apports pour un enfant ou un jeune qui participe à un projet pédagogique de "la graine à l’assiette" et quelles conséquences pour cet enfant ou ce jeune sur son rapport à l’environnement, à l’alimentation, à la santé, aux autres et à lui même.
sortie cueillette : manger la nature, vivre l’alimentation-cueillette dans un lieu anodin, notion de respect des plantes, prudence par rapport aux pollutions classées, apprendre à observer.
Partie 3 : discussion autour de la pratique de cueillette
Avec Anne Richard de l’association A fleur de marée.
Deux questions :
1. Comment récolter : quelles précautions ?
2. Que peut-on valoriser par cette activité ?
Liste des réponses produites à la question N°1 : comment récolter ?
travail en amont de repérage, identifier les attentes (s’adapter aux plantes en place...)
parler de la gestion de la ressource, de la notion de rareté (cf protection locale, régionale)
maîtriser le sujet en fonction des publics
être autonome dans la cueillette
NB : hétérogénéité des connaissances au sein des familles
prélever que ce qui sera consommé (découverte préalable sans cueillette, prélever avant le temps de la cueillette)
alterner les stations de prélèvement
attention aux pollutions visibles et/ou invisibles
pour le choix du lieu : parcelles publiques ou parcelles privées, avec nécessité d’une autorisation (sauf pour sortie sur la Domaine Public Maritime). N.B : dans le cadre d’une structure permanente pour des sites utilisés régulièrement, l’invitation des propriétaires se pratique.
utiliser un outil (couteau, boite verticale, enveloppes à fenêtre (très pratique !), scotch, carnet + crayon, sachet, ...)
être vigilant avec l’hygiène (laver lorsqu’on rapporte à la maison... le risque zéro n’existe pas).
Liste des réponses produites à la question N°2 : que peut-on valoriser par cette activité ?
le partenariat de projet concerté, la dynamique du projet (“à la croisée des compétences”)
le principe du consommer autrement ou “comment faire un pied de nez à la consommation”
l’héritage social (notion de pulsion instinctive)
des éléments de débat : privatisation du vivant, méconnaissance de nos réflexions par les élus (garde notre rôle d’aiguillon ; attention à l’instinct, c’est naturel donc c’est bon ! (ne se vérifie pas toujours)
le plaisir gustatif
la valeur thérapeutique
la plus-value sur une sortie nature généraliste (peut susciter l’émotion...)
le regard sur la biodiversité ordinaire
Partie 4 : Une autre pratique... la pêche à pied
Présentation de Jean-Baptiste Bonnin de l’association IODDE.
« Qui n’a jamais été sur la côte à marée basse dans l’espoir d’y glaner sa pitance ? Sur les 1,8 millions de pêcheurs à pied en France, ils sont presque 200 000 à arpenter les estrans oléronais, sous les yeux de l’association IODDE qui les surveille, (et mettre cela sous forme de statistiques) et essaye de les sensibiliser au respect du milieu. Entre instinct primitif, contact très concret avec la biodiversité, et dégâts sur la ressource, la marge de manœuvre pour l’éducation est mince... Et le public cible très diversifié. »
En préambule à la présentation et aux éléments de débat : « l’activité de pêche à pied a plus d’incidence sur l’environnement que la cueillette de plantes ». J-B Bonnin.
Les actions de IODDE sont présenter sur le site internet de l’association www.iodde.org
Les principaux éléments de débat :
le travail avec du public non captif est très différent de l’encadrement de groupes en sortie cueillette végétale.
la pêche à pied implique une éducation à la cueillette par l’alimentation et une éducation à l’alimentation par la cueillette.