Accueil > L’actualité en EE > Echos du réseau > Conférence "Plaisirs cuisinés ou poisons cachés"
vendredi 26 septembre 2014, par
Les conférenciers :
Gilles-Éric Séralini, professeur et chercheur à l’Université de Caen, président du conseil scientifique du CRIIGEN, spécialiste des OGM et des pesticides, connu pour ses expériences récentes établissant un lien avec tumeurs, maladies des reins et du foie.
Jérôme Douzelet, Chef cuisinier responsable, cuisine naturelle et biologique.
Ils ont décidé d’unir leurs voix pour révéler des expériences éclairantes sur la malhonnêteté de l’évaluation des produits chimiques, et aussi amener un regard nouveau sur la richesse des saveurs originelles.
Ils nous expliquent à travers un dialogue pourquoi notre manière de produire nos aliments comme de les consommer génère, selon ce qu’on choisit, une société aveugle de l’avenir, industrielle et chimique, malade, ou bien des produits épanouissant les personnes, les saveurs, la santé, et notre environnement de vie.
Les sciences s’invitent tellement depuis des décennies dans nos assiettes, que cette conférence va maintenant leur demander de se mettre à table. Les industries internationales se sont emparées des synthèses artificielles de produits chimiques, avatars lucratifs de l’économie du pétrole, jusqu’à leurs épandages dans les champs, mais aussi des pratiques d’agriculture ou d’élevage que cela induit, passant par des transports aberrants de denrées, des transformations, conditionnements, et des distributions jusqu’à pénétrer notre corps en permanence. Ce processus a atteint une telle immensité qu’il décide de l’orientation et du devenir des peuples et de la planète, de la qualité des aliments et de notre santé.
Si les polluants biologiques présents dans notre alimentation n’ont quasiment plus de secret pour nous aujourd’hui - tout restaurant qui se respecte suit méticuleusement les règles d’hygiène nécessaires, très largement codifiées et contrôlées pour leurs effets connus -, les polluants chimiques présents dans pratiquement tous les aliments sont beaucoup moins traqués : métaux lourds, herbicides, insecticides, fongicides et OGM, additifs, exhausteurs de goût, détergents, plastifiants… Les autorisations de ces produits masquent à la société les savoirs sur tous les problèmes sanitaires que ces nouveaux contaminants alimentaires peuvent engendrer, dont chaque famille souffre par le développement galopant des maladies chroniques. Méconnaissance, protection malhonnête d’intérêts privés, ou volonté de ne pas faire éclater de scandale, la frontière est bien gardée…
En outre, on réalise depuis peu leur impact sur les goûts des aliments. Dans un pays où la gastronomie est reine, où la majorité des français aime la bonne cuisine, la qualité des produits utilisés, cette alimentation n’est pas à la hauteur des exigences que l’on a par ailleurs, quant aux saveurs et à la créativité des recettes.