Accueil > L’actualité en EE > Communiqués et annonces > COP 22 chronique N°2 : Un appel est lancé pour l’éducation
jeudi 10 novembre 2016, par
L’article à suivre est consultable en ligne.
Voilà c’est démarré nous y sommes, la COP 22 a ouvert ses portes le 7 octobre à Marrakech. Pour les acteurs de l’éducation à l’environnement ça pourrait être une grande date, nous assistons en effet à une mobilisation importante en vue de la journée du 14 novembre qui fait suite au « thématic day education » du 4 décembre 2015 qui, grâce à l’action de la société civile avait entrouvert la porte des COP sur la question éducative.
Face au risque climatique : l’éducation
L’accord de Paris dans son article 12 énonce : « qu’il convient d’améliorer l’éducation, la formation, la sensibilisation, la participation du public et l’accès à l’information [...] ». C’est bien de l’avoir dit et écrit, puis ratifié, maintenant il faut le mettre en œuvre. En prenons nous bien le chemin ? En effet les représentants de la communauté éducative de l’environnement et du développement durable sont cantonnés en zone verte et n’ont pas accès à la zone bleue où se passent les négociations. Nous pensons nous que l’éducation est une affaire sérieuse et qu’elle doit figurer à l’agenda des solutions. Nous pensons que l’éducation doit figurer dans la déclaration finale de la COP 22. Pour cela est lancé l’appel de Marrakech pour l’éducation. Il n’y aura pas de transition sans éducation.
Une éducation complètement rénovée.
Il ne s’agit en rien de faire des cours d’environnement ou de développement durable dans les établissements, il ne s’agit pas de déverser des connaissances venant d’ « experts » dans l’esprit de la population. Il s’agit de proposer à tous, jeunes et moins jeunes, dans l’école et hors de l’école, de vivre des expériences fondatrices d’une citoyenneté nouvelle qui non seulement s’occupe dans le court terme du sort des humains mais aussi du sort de l’eau, de l’air, du sol, des bêtes, des plantes et des équilibres des écosystèmes. Et ceci dans le temps long et ainsi en définitive de s’occuper aussi des humains dans ce qu’ils ont peut-être de plus précieux, leur nid.
De nouvelles compétences
La question du lire et écrire est toujours au cœur de l’éducation, puisque c’est le premier chemin pour que chacun puisse évoluer et se construire une pensée autonome, toutefois de nouvelles compétences sont aujourd’hui nécessaires. Complexité, prospective, altérité, aptitude au faire ensemble doivent être des préoccupations présentes dans l’esprit de tous les éducateurs. La création de lien avec la nature et la réflexion sur l’éthique sont du même registre.
Retrouver les grands équilibres écologiques.
Seuls des citoyens autonomes, avertis, conscients des enjeux et aptes à agir pourront s’engager dans les changements nécessaires pour qu’un jour nous retrouvions les grands équilibres écologiques. Parce que même si ça parait fou et inaccessible, c’est bien ça l’enjeu ! Nous devons nous, les humains, tout mettre en jeu pour retrouver les grands équilibres écologiques. Ce dont nos enfants et nous même avons besoin.
Les trois conditions de la réussite.
Pour que se réalisent ces progrès nécessaires et urgents il y a trois avancées déterminantes à faire : d’abord nous devons construire une communauté internationale des acteurs de l’éducation pour la transition. Elle doit accueillir tous ceux qui travaillent pour que tous les humains apprennent une autre façon d’habiter la Terre. Ensuite les expériences éducatives de terrain doivent être reconnues et valorisées et leurs éléments les plus significatifs doivent être partagés. Enfin des moyens structurels et financiers doivent être donnés autant à ces communautés éducatives qui sous nos yeux s’organisent à toutes les échelles de territoire qu’aux projets de terrains qui doivent se multiplier et s’améliorer toujours pour que tous les humains puissent jouir de cette éducation pour la transition.
Un appel co-construit à Marrakech.
L’appel ne s’est pas construit en un jour et n’est pas le fruit du hasard, nous le devons aux enseignants de l’enseignement supérieur réunis au sein du REUNIFEDD qui se sont mobilisés pour que la COP 22 nous donne espoir à tous et puisse nous lancer de façon encore plus volontaires dans l’action, pour une éducation vivante, riche et colorée. Les deux associations Réseau Ecole et Nature et l’IFREE se sont associées aux universitaires avec une grande facilité. L’université Cadi Ayyad, le muséum d’histoire naturelle et l’Ecole normale supérieure de Marrakech ont joué un rôle clé dans l’organisation du séminaire des 3 et 4 novembre et des deux journées scientifiques qui ont suivies. La vingtaine d’acteurs rassemblés venant du Maroc, du Burkina Fasso, du Sénégal et de France ont trouvé ainsi d’excellentes conditions de travail et un accueil des plus chaleureux. Educateurs de tous pays nous sommes ensemble, solidaires plus que jamais face à la crise climatique, nous formons une communauté d’intelligence c’est certain, mais aussi une communauté de cœur, c’est profondément humain et l’occasion d’une grande espérance.
Un MOOC développement durable pour l’Afrique
Le REUNIFEDD et l’Agence Universitaire de la Francophonie ont lancé le 9 novembre un MOOC d’un nouveau type. Les étudiants sont invités à co-construire le MOOC dès à présent en faisant connaitre leurs centres d’intérêt. L’enseignement se déroulera sur 6 semaines et commencera en septembre 2017. Le teaser du MOOC en dit beaucoup et permet d’entrer dans l’action. Avec, derrière nous, le chemin déjà parcouru, avec nos savoirs faire, avec notre volonté de fer de développer ensemble une éducation joyeuse, inventive, heureuse et émancipatrice ; avec le numérique nous avons tous dans les mains pour réussir ! Et ça démarre ici à Marrakech.
A suivre
Roland Gérard codirecteur du Réseau École et Nature.