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mercredi 24 février 2016
Depuis le 1er janvier, la France est organisée en 13 régions métropolitaines créées à partir des 22 anciennes dont certaines ont fusionné. Cette réforme vise, d’après le législateur, à « donner un poids plus important à cet échelon, tant sur le plan géographique que démographique et économique » et à « renforcer les capacités de pilotage stratégique au niveau des grandes régions. » Au cours des précédentes mandatures, les régions sont progressivement devenues des interlocuteurs majeurs des acteurs associatifs. Les nouveaux exécutifs et les discours d’investiture des présidents nouvellement élus nous livrent des premiers enseignements sur la place que les régions entendent accorder à la vie associative.
8 Régions sur 12 disposent d’une vice-présidence à la vie associative dont la moitié en tant que 15ème et dernière vice-présidence. La région Centre dispose quant à elle d’une vice-présidence déléguée aux « initiatives citoyennes » de la Région Centre, qui témoigne de la fonction démocratique des associations. La compétence « vie associative » n’apparaît pas explicitement dans les organigrammes de l’exécutif des régions Alsace-Champagne-Ardennes-Lorraine, Centre-Val de Loire, Nord-Pas-de-Calais-Picardie et Provence-Alpes-Côtes d’Azur. A noter que la Région Alsace-Champagne-Ardennes-Lorraine s’est dotée d’une conseillère déléguée à la vie associative, placée hors de son exécutif.
Les discours d’investiture sont l’occasion pour les présidents de région d’énoncer les principes d’action et de présenter les grandes orientations de leur mandature. Sur les 12 présidents de région, 8 font mention, au moins une fois, du thème de la vie associative dans leurs interventions. Seuls les présidents des régions Bretagne, Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon, Nord-Pas-de-Calais-Picardie et Provence-Alpes-Côtes d’Azur n’abordent pas cette question.
Alain Rousset, président de la région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, est de loin celui qui a accordé la plus grande place aux associations dans son discours avec 5 mentions. Il cite les associations comme : des usagers des politiques régionales avec lesquels il faudra veiller à rester en proximité ; des acteurs incontournables de la concertation sur le schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (SRADDET) et les conférences territoriales de l’action publique (CTAP) ; participant du rayonnement international de la région via les associations de solidarité internationale ; des acteurs économiques à soutenir dans le cadre de la politique de soutien à l’économie sociale et solidaire ; des actrices de l’amélioration du cadre de vie par le renforcement de la cohésion sociale.
Dans la région Centre-Val de Loire, le président sortant réélu, François Bonneau, évoque les associations 2 fois : en tant qu’acteurs économiques qu’il faut soutenir dans le cadre de la politique en faveur de l’emploi et en tant que partie-prenantes évidente de la co-construction des politiques régionales.
Marie-Guite Dufay, présidente de la région Bourgogne-Franche-Comté et Bruno Retailleau, président de la région Pays de la Loire, abordent la question de la vie associative uniquement sous l’angle du bénévolat et de l’engagement et comme moyen de renforcement de la cohésion sociale et du mieux vivre ensemble. Les présidents des régions Ile-de-France et Alsace-Champagne-Ardennes-Lorraine, Valérie Pecresse et Philippe Richert, considèrent le monde associatif comme faisant partie intégrante des forces vives de leurs territoires avec les autres acteurs socio-économiques.
Enfin, Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes voit dans le secteur associatif un vivier de recrutement de compétences pour l’administration régionale. Il souhaite que cette dernière travaille davantage en réseau et anime des dynamiques partenariales. Le président de la région Normandie, Hervé Morin, souhaite quant à lui que les associations deviennent des partenaires importants de la nouvelle Agence régionale pour l’attractivité de la Normandie.
Bien entendu, ces éléments ne sauraient définir à priori le sort réservé à la vie associative par ces nouvelles régions. Ils permettent d’évaluer les conceptions que se font les élus régionaux de la place et du rôle des associations dans l’action publique locale. Tout reste encore à construire, entre les discussions en cours et à venir avec les Mouvements associatifs régionaux et les équipes en place. A travers la signature de chartes régionales d’engagements réciproques, la mise en place des conférences territoriales de l’action publique instituées par la loi Maptam et la concertation sur les schémas régionaux d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires créés par la loi NOTRe, le monde associatif aura l’occasion de juger sur pièces de la qualité du dialogue civil au niveau régional.
Cet article est issu du site "Le mouvement associatif